mardi 24 juin 2008

O’LAUGHLIN SANS COMBATTRE


Généralement, le lundi, je vous raconte quelques finales. Ce ne sera qu’à peine le cas ce matin. Pour des raisons compliquées que je n’expliquerai pas ici (ne m’en veuillez pas), la finale de cette sixième étape du PartoucheGammon Tour s’est achevée après quelques parties seulement. L’Américain Ed O’Laughlin est déclaré vainqueur suite au forfait de Kakhaber Natchkebia. Ed va pouvoir partir en vacances tranquille. Plutôt que de faire un rapide aller et retour aux Etats-Unis, il a pris la direction de la Côte d’Azur où il va profiter d’une quinzaine tranquille avant le tourbillon qui nous mènera de Monaco à Cannes. Je me demande si, seul en villégiature sur les bords du Golfs du Lion, Ed enlève son éternel K-Way, remise son ordinateur dans un coin et profite du soleil, de la mer et des palmiers… En tout cas, la retraite de l’Américain a des côtés enviables. Giant du backgammon, il s’est trouvé une occupation qui le fait voyager en pratiquant sa discipline favorite. On connaît des retraités moins épanouis…


Olivier Croisille sans faire de bruit

La finale de la consolation était cent pour cent française. L’épreuve de rattrapage ne pouvait évidemment plus nous échapper et c’est Olivier Croisille qui a fait plier Jean-Philippe Rohr. Il ne fait jamais de bruit Olivier, mais les résultats sont là, tranquillement. C’est marrant, tout le contraire de moi ce mec. Et pourtant, on est très potes. Allez comprendre… Dans le last chance, nous étions certains de placer un Français en finale. Il allait s’appeler Alain Babillon. Le Nageur surdominait Serge Dahan. Mais le Doc est têtu. Et j’étais là, au bord du court, l’attendant pour tenter d’aller chercher la victoire dans le double. Il voulait me montrer de quoi il était capable. Malheureusement pour le pauvre Alain, il me l’a bien montré. Une remontée héroïque et un peu folle pour une accession en finale. De l’autre côté, Louisa Sequeira a encore déjoué quelques pronostics en se hissant en demi-finale. Seul l’Allemand d’origine grecque Lagopatis l’a stoppée. Comme il stoppera un peu plus tard Serge Dahan en finale.


En connexion avec les anges

Ce parcours de Serge n’a pas servi la cause du double. Depuis mon élimination prématurée du last chance, je l’attends. Nos adversaires, les Italiens Fernando Braconi et Fabrizio Lo Surdo sont eux aussi déjà prêts, libres comme l’air. Le second a d’ailleurs chuté contre Serge dès le premier tour. En l’attendant, nous organisons un tournoi de blitz. Et l’un et l’autre vont me battre. Pas grave. Qu’ils gagnent les petits matchs. Pour une fois, c’est moi qui vais arracher celui qui compte. Finalement, comme Serge va presque jusqu’au bout et qu’Italie-Espagne approche (un match que, bien entendu, nos adversaires ne rateraient pour rien au monde), je propose de démarrer la rencontre seul. Avec bonheur. Je mène vite 5-2 dans un match en 7. Si nous nous imposons, nous finirons la poule premiers ex aequo avec eux. Nous devrons alors nous départager. Si nous perdons, ils sont vainqueurs du tournoi. Arrive alors le cube tendu que je redoute à ce genre de score. J’hésite terriblement tant je demeure traumatisé par la triple que m’a asséné la veille, au même stade de la rencontre, Raj Jansari. Je prends et ça se dégrade. C’est le moment que choisi Serge pour passer par là. Je lui demande de s’arrêter et de se mettre en connexion avec les anges, comme il sait si bien le faire.


Enfin une victoire en double

Du monde commence à nous entourer. Comme souvent en double, ça s’agite, ça crie, ça chambre. Et la connexion semble bonne. Cette partie, nous pouvons la perdre cent fois. Mais je ne lâcherai rien. Serge non plus. Je suis ses intuitions, même si elles peuvent être contradictoires d’un coup dur l’autre. Peu importe. Il reçoit des messages célestes que nous autres, simples mortels, ne pouvons décrypter. Dans une ambiance de surchauffe, le dialogue intersidéral nous mène à la victoire. 7-2. Il va falloir nous départager. Et le foot approche. Nous décidons de tout jouer sur un point. Serge, ne bouge pas. J’ai besoin de tes talents extralucides. Je m’occupe du gobelet, occupe-toi des signes venus d’ailleurs. Compréhension totale une nouvelle fois entre Serge et le ciel. Nous les achevons. Les petits miracles sont encore de notre côté. Je la tiens enfin ma victoire dans un double même si, je dois l’admettre dans mon honnêteté légendaire, ce fut un petit double. Certes, mais il fallait un vainqueur. Autant que ce soit nous. Une nouvelle association est peut-être née… Quant aux Italiens, ils auront tout perdu. Deux heures plus tard, à l’issue de la séance de tirs aux buts, ils seront éliminés de l’Euro par l’Espagne. Non, vraiment pas leur dimanche. Ils n’ont plus qu’à prendre la route. Après tout, ils n’en ont que pour douze heures ! Bon courage les amis. Et rendez-vous à Monaco.


On se voit au Palm Beach

Monaco, prochain rendez-vous pour tous les amoureux du jeu. Le championnat du Monde se profile. Ensuite, nous rejoindrons le Palm Beach. L’étape cannoise du PGT sera cette année un must. A la fois organisée dans le cadre du PartoucheGammon Tour et des World Series of Backgammon (WSOB), elle sera LE grand tournoi de l’année. Ajoutez à ce programme la Coupe des Nations et la Grande Finale des WSOB, vous aurez compris qu’on ne se rend pas sur la French Riviera pour faire bronzette. Je vous écrirai de là-bas et vous saurez tout. En attendant, j’ai bien besoin de repos. Je vous écris à des heures indues depuis quatre jours et à ce rythme-là, je ne tiendrai pas jusqu’à Monaco. Or croyez-moi, il faut les faire les quinze jours sur un rythme d’enfer. Il faut donc prendre des forces avant le départ. D’ailleurs, j’y vais tout de suite. Allez, à bientôt…

Franck STEPLER

dimanche 22 juin 2008

LA JOURNEE DES TRIPLES


Les parties triples, autrement appelées « backgammon » sont rares. Pour y parvenir, je rappelle (ou j’apprends) aux non initiés qu’il faut avoir sorti ses quinze pions sans que l’adversaire n’ait pu quitter votre camp. Autant dire qu’il faut un sacré concours de circonstance pour que cela arrive. Eh bien aujourd’hui, ça a été le festival. Première victime, dans l’ordre chronologique et dans l’ordre décroissant d’importance : Götz Hildsberg. L’Allemand, réputé pour sa chance, se souviendra longtemps de son quart de finale normand disputé contre Guil Drai. Joueur de niveau inférieur, le Français n’est pas favori. En plus, moins habitué que son adversaire à être présent lors des grands rendez-vous, il joue très tendu. Très vite, il est mené 13-3 dans un match en 15. C’est alors que la machine s’affole. Cube de Guil dès le deuxième coup. Pas à la désespérée mais presque. Et tout s’enchaîne comme dans un rêve. Les miracles contre des horreurs. Triple ! 13-9. Et on passe à la suivante. Le cube part un peu plus tard. Mais il part. Toujours dans le même sens. Et bis repetita. Il s’en faut d’un double que les six points définitifs se glissent à nouveau dans la poche de l’outsider (et cette chronique n’en aurait été que plus belle me disais-je alors que le match se déroulait sous les yeux ébahis des joueurs amassés autour du board). 13 partout quand même. On ira jusqu’au bout. Après une ultime pause, les deux joueurs reviennent. Je sens qu’Hildsberg va quand même finir par avoir sa peau. Que nenni. C’est Guil qui plie l’affaire. Chapeau bonhomme !


Une finale Natchkebia-O’Laughlin

Ce sera hélas son chant du cygne. Le Georgien Natchkebia qui a mis fin aux espoirs du leader du PartoucheGammon Tour, le Portugais Mario Sequiera (dont je vous reparlerai dans un instant dans mes histoires de triples), en quart de finale a éliminé notre poulain quelques heures plus tard pour accéder à la finale. Je dis « notre poulain » car Guil était le dernier Français en course. Les deux autres ont sauté en quart. Richard Saint-Pierre d’abord, contre l’Américain Ed O’Laughlin. Puis Olivier Croisille, le plus capé de tous, contre mon bourreau de la veille, Giorgio Castellano. L’Italien lui a fait vivre le même calvaire que celui que j’ai connu, retournant un nombre incalculable de parties perdues. C’était son week-end. Enfin un bout seulement. Lui aussi disparaîtra en demi-finale, happé par un O’Laughlin en grande forme.


La consolation est française

La consolation, elle, n’échappera pas à un Français. Le vainqueur s’appellera Jean-Philippe Rohr ou Olivier Croisille. Le premier n’avait pas gagné un seul match du week-end lorsqu’il s’est offert l’ultime place de rachat dans la consolation. Il a alors commencé à enchainer les victoires, la dernière contre Volker Sonnabend, pour se hisser jusqu’en finale. Quant à Olivier Croisille, il aura tout connu. Des balades et des souffrances. Balade contre Mario Sequeira, à qui il a notamment administré l’une des triples du jour, mais sans cube celle-là. Mario a quitté la table écœuré et Olivier a reconnu bien volontiers qu’il avait eu le coup de poignet très violent durant l’intégralité de la rencontre. En demi-finale, il aurait pu me rencontrer. Seulement voilà, la troisième triple du jour était passée par là. Elle est l’œuvre de l’Anglais d’origine indienne, Raj Jansari. Je joue contre lui un match très sérieux. Je mène 7-4. Nous jouons en 9. Plus que deux points et enfin le premier trophée de la saison. Il m’envoie un cube qu’il m’est interdit de passer. D’autant que je suis en forme. Au tour précédent, j’ai fait subir à Alain Babillon les mêmes souffrances qu’à Olivier Décultot la veille. Mais pourquoi donc la chance insolente ne vient-elle à moi que contre les copains ? Je prends donc ce cube avec une demi pointe d’hésitation mais finalement sûr de mon choix. Tout se dérègle alors. Je vous passe les détails fastidieux mais je finis avec trois pions sur le rail que je ne rentrerai que trop tard. Triple. 7-10. Rideau. C’est donc lui qui rencontrera Olivier Croisille dans un match qui est allé au bout du bout et dans lequel Olivier a fini sur une dernière histoire de triple mais un triple miracle cette fois-ci. De la barre, seul un 6-3 lui permet de rentrer et de passer le prime de cinq de Jansari. Il le réalisera trois fois de suite. Les deux premières fois, il a été attrapé à la sortie. La troisième sera la bonne. Il passe. Il gagne. Il est en finale.

Une course perdue malgré trois doubles six !

Il restait à essayer d’organiser un double consultation. Faute de combattants, nous nous lançons à quatre équipes. Une poule dans laquelle nous nous rencontrons tous et qui rendra son verdict ce dimanche. Juste une anecdote sur le premier match que nous avons disputé avec Serge Dahan contre une paire italienne : c’est la première fois de ma vie que je perds une course dans laquelle je tire trois doubles six. Sachant que notre retard initial était infime, imaginez donc ce qu’ils nous ont tiré, eux, pour s’en sortir. Dans les gradins du central, les spectateurs étaient hallucinés. Ca hurlait de partout, moi le premier. Olivier Décultot était en train de comprendre que ce jeu n’était peut-être pas fait pour lui tant il est incapable de tels enchaînements. Heureusement, le gain de cette partie venue de l’espace les laissait à un point de la victoire. Un point qu’ils ne marqueront finalement jamais… Derrière, nous avons encore croisé des extraterrestres. Uli Koch et Ed O’Laughlin ont sauvé une partie de folie à la manière d’Olivier Croisille en alignant trois fois de suite un 3-1 salvateur. Une sacrée journée je vous dis. Et encore, comme chaque jour depuis que le PGT existe, je ne vous fais partager que ce que j’ai vu ou entendu. Il s’en est forcément passé quelques autres. Et il s’en passera encore quelques unes ce dimanche. Bientôt six heures (oui, je sais, il est bien tard, mais je suis allé raser la table de poker avant de venir vous écrire au lit), il est temps d’éteindre. J’ai un last chance, un double et un blitz à aller chercher. Je dis ça à chaque fois mais ça va bien finir par être vrai. Allez, à demain…

Franck STEPLER

vendredi 20 juin 2008

PETIT MAIS SYMPA


Je ne sais pas encore, à l’heure qu’il est, si le verre est à moitié plein ou à moitié vide. Quelques mois sans voir un dé et les voilà qui reviennent. Enfin, pour un temps seulement. J’ai commencé par croire que la routine était toujours la même. Un tirage favorable en la personne de mon camarade Frédéric Bonnard et je me dis que peut-être, pour une fois, ça va passer. On joue en 13. Il mène 10-3. Il me marche dessus. Mais sa gestion du cube devient hésitante. Je l’agresse. Je reviens. Je gagne. Enfin ! Derrière, c’est le duel des Normandie : Olivier Décultot pour la Haute et ma pomme pour la Basse. Il semblerait que ce soit ma gestion du cube à moi qui ait alors laissé à désirer. Mon adversaire et notre unique spectateur, Alain Babillon, me l’ont vertement laissé entendre. Toujours est-il que je lui ai fait la misère au camarade. Féroces les joks ! Et il faut que ça tombe sur lui… Bon, en aucun cas je n’ai honte et je ne regrette qu’enfin ça tourne un peu. Mais contre quelques autres, ça aurait eu une autre saveur. Contre l’Italien Castellano, après diner, par exemple. Mais là, on a repris les bonnes habitudes : que des cubes à moi (justifiés ceux-là je crois), quelques-uns qu’il aurait bien dû passer mais qu’il a eu bien raison de prendre. Toutes les parties sont dans ma poche, presque toutes sont gammon, et toutes sont perdues. Il mènera 13-0 avant de gagner 15-3 ! Alors, bonne journée ou pas ? J’en sais rien mes pauvres amis.


Des Français inattendus

Si je n’ai pas tenu la distance, quelques Français l’ont fait. Et pas particulièrement ceux que l’on attendait. Exit les Rohr, les Manouck, les Suzuki. En quart de finale, on retrouve Guil Drai et Richard Saint-Pierre. Eh oui, tout arrive. En chemin, ils n’auront pas chômé. Guil s’est défait des Allemands Reiner Witt et Volker Sonnabend puis de Claude Lepintre. Quant à Richard, il a enchaîné Götz Hildsberg, Minh N’Guyen et Alain Babillon. Je crois qu’après sa défaite, Alain est parti se coucher relativement déconfit. Il faut dire que, de tournoi en tournoi, la saison se fait de plus en plus rude pour quelques-uns. Pas pour Mario Sequeira. Le Portugais a perdu dès le premier tour mais un rachat bien senti lui permet de figurer une fois encore parmi les huit derniers joueurs en course. Il rencontrera le Georgien Natchkebia. Idem pour Götz Hildsberg. Après avoir chuté contre Richard Saint-Pierre, il sera peut-être la prochaine victime de Guil Drai.


Un duel d’Olivier

Un dernier Français pouvait les rejoindre en quart de finale. Le résultat du match entre les deux Olivier – le Français Croisille et l’Allemand Schneider – m’intéressait directement puisque le perdant sera mon adversairre en consolation. 7-2 pour Schneider après un début de match à sens unique. C’est alors que le cube vole à huit. Croisille attrape les points et passe devant : 10-7. En voilà une partie qu’elle fait du bien ! Dans la suivante, c’est tendu. Le cube fait le trajet France-Allemagne. Un take délicat qui fait lever quelques yeux au ciel. Et pourtant la partie se retourne. Schneider était enfermé derrière un prime de cinq mais il s’en sort et c’est même lui qui ferme la maison. Avec deux pions sur le rail, Croisille se dirige vers la perte de quatre points. Ces deux-là se rendent coup pour coup. 10-11. A 11-13 contre lui, Croisille envoie un videau tendu. Il est lui aussi tendu, la musique dans les oreilles et les yeux qui se baladent sur le board à la vitesse de la lumière. Il lui reste 2 minutes 18 à la pendule. Il ne faut plus trop trainer en route. Il shoote tout de suite pour un possible gammon synonyme de victoire. Ce sera trop juste. Deux points seulement. 13 partout. Il prend un léger avantage. Le temps presse. Il cube. Ce sera la dernière. Il ne lui reste plus qu’une minute et demie lorsqu’il boucle son prime de six. C’est fini. Il n’a plus qu’à dérouler. Il est le troisième Français en quart de finale. Et j’espère qu’il me vengera de Castellano. J’hérite de Schneider.


Le triplé de rêve

Pour Richard Saint-Pierre, ce sera O’Laughlin ou Lagopatis. 14-6 pour l’Américain avant le début d’une remontée dont on se dit qu’elle peut aller loin. Nous voilà déjà à 14-10. Puis il y a ce shoot pour éventuellement recoller et disputer un ultime point. Raté. Ce sera tendu jusqu’au bout. Il l’attrape finalement. Mais en indirect. Et une porte n’est pas fermée. Il décide de frapper quand même. Gala. Ca sent bon le gammon pour 14 partout. Mais Ed sort le miracle. Un double deux qui rentre, frappe et ferme : le triplé dont rêve tout joueur de backgammon. Mais ce n’est pas fini pour autant. Il reste des espaces et chacun s’y engouffre à tour de rôle. Lagopatis shoote en laissant deux pions vulnérables dans son board. Ed ne le rate pas. Cette fois, ça sent la fin. Plus rien de significatif. Quelques coups plus tard, c’est fini. O’Laughlin est au menu de Richard.


Huit joueurs, six nations en quart

Ca agace d’être tombé à ce stade. Nous n’étions que 38 inscrits (une faible fréquentation que nous subodorions la veille) et nombre des meilleurs ont fait défaut. Petit le tournoi, mais très sympa. J’aime bien Forges. Et je crois que je ne suis pas le seul. Après une nuit de route, la délégation italienne est finalement arrivée pour concurrencer l’équipe allemande mais il n’y a bien qu’elle qui ait débarqué en force. Elle n’aura pourtant placé que mon bourreau en quart de finale. Les Allemands n’auront d’ailleurs pas fait mieux : seul l’incontournable Götz Hildsberg possède encore une chance d’aller au bout. France trois fois, Allemagne, Italie, Portugal, Etats-Unis, Georgie : huit joueurs, six nations, c’est le programme du week-end. Et avec tout ça, combien serons-nous dans le double ? Et avec qui vais-je bien pouvoir jouer ? Alain Babillon en a marre qu’on soit noirauds. Je sens qu’il va m’abandonner. Je trouverai un remplaçant. Du moins j’espère. Mais qui donc voudra bien de moi ? Et si je faisais équipe avec un étranger pour une fois ? Trop de questions. Il est tard et j’irais bien taquiner un peu les cartes à une table de poker. Allez, à demain…

Franck STEPLER

UN PORTUGAIS PEUT EN CACHER UNE AUTRE

Peut-être me suis-je trompé. Peut-être ce tournoi sera-t-il le plus calme de la saison. Nous n’étions que 23 à nous présenter au tirage au sort du warm-up. Un seul Italien, un seul Anglais, pas un Grec, pas un Danois, pas un Japonais. Peut-être arriveront-ils pour le grand départ… Les Allemands sont les seuls à avoir, pour l’instant débarqué en force. On les a entendus, en début de soirée, devant leur télé, face à leurs footballeurs qui malmenaient les Portugais et se qualifiaient pour les demi-finales de l’Euro. On les a moins entendus, on les a moins vus dans le warm-up. Les Portugais étaient moins nombreux. Comme d’habitude. Ils étaient tout juste deux. Toujours les mêmes : Mario Sequeira, leader du PartoucheGammon Tour, et sa femme Louisa. Mais même à deux face à une armée, ils ont vaincu. Pardon, elle a vaincu. Car c’est bien Louisa qui a décroché la victoire finale dans le warm-up. Je ne sais pas si Mario l’a entraînée à la dure ces dernières semaines mais les Lisboètes ont faim de victoire.


Un joueur sorti de nulle part

Avant d’en arriver là, on avait découvert un joueur sorti de nulle part. Philippe Goldberg est, avec notre Normand Olivier Décultot, le régional de l’étape. Mais lui est un régional d’adoption. Directeur commercial du groupe Serge Trigano, il œuvre au développement de l’hôtel depuis lequel je vous écris. Joueur amateur, il ignorait tout des tournois, de leur ambiance et de leur mécanique jusqu’à ce soir. Tout juste savait-il comment manier un videau. Opposé au novice au premier tour, j’ai entendu Alain Babillon lui en expliquer quelques subtilités en cours de rencontre. Il aurait mieux fait de s’abstenir ! Première victoire pour l’inconnu face à un champion toujours autant délaissé par la chance. Au tour suivant, il croquera avec aisance un Olivier Décultot littéralement retourné par la gifle subie. Puis ce sera au tour d’un Chris Ternel tout aussi halluciné que les autres de ce qui venait de lui arriver. Et voilà notre nouveau camarade qui n’attend plus que le nom de son adversaire pour disputer la finale.


La finale hyper surprise

La finale Goldberg-Sequeira au féminin valait une sacrée cote. Mais cette saison, plus rien ne m’étonne… En demi-finale, Louisa avait match perdu contre Philip Vischjager. Le champion du Monde hollandais était assez en forme depuis le début de la soirée, me battant au passage au deuxième tour. Mais il n’avait pas compris qu’il allait tomber sur un os. Un du genre très très gros nonosse qu’on ne mord pas comme ça à pleines dents. L’os en question, mené 2-0 allait commencer par aligner une impressionnante rafale de doubles pour sauver le match. La partie suivante sera la dernière. Là encore, ça sent bon pour Philip. Seuls un 5-2 ou un 5-3 de Louisa la sauveraient. 5-3 bien sûr. Très serein Philip, pendant et après le match. Louisa, elle, n’a plus qu’à dérouler pour conclure. Ce sera donc la finale hyper surprise. Je m’installe aux premières loges. Je ne veux pas en rater une miette. Je serai bientôt rejoint par les quelques-uns qui ne dorment pas encore. Ma curiosité est largement partagée.


Les doubles succèdent aux bêtises

Commence alors le festival. Un festival de bêtises, du côté de Philippe notamment (j’espère que vous suivez : il y a eu Philip le Hollandais et on est maintenant passé à Philippe le Français, ok ?). Mais comme les doubles succèdent aux bêtises, forcément, ça aide. Chris Ternel est assis en face de moi ? Quasiment à chaque mouvement de pions, nos yeux se croisent et un rictus mi-sourire mi-désespoir se dessine sur nos deux visages. Non, décidément, nous ne jouons pas exactement au même jeu. Et je suis de moins en moins sûr que notre méthode soit la meilleure… En tout cas, de miracle en miracle, les voilà à deux partout. On jouera jusqu’au bout, jusqu’à l’ultime. Louisa ouvre avec double six. Ca sent déjà bon. Mais ça se bagarre. C’est à celui qui aura le dernier coup de chance. Apparemment, c’est elle. Elle frappe. Elle ferme le board. Elle a gagné. Philippe est arrivé de nulle part et il n’aura craqué qu’à l’ultime point de l’ultime match. Défait mais heureux, de sa soirée et de sa performance. Conclusion : « c’est bien, comme ça, demain, je vais pouvoir travailler ».


Des gazons entretenus aux ciseaux

Nous, on ne travaillera pas. On profitera un peu de cette merveille d’endroit avant d’attaquer les choses sérieuses en début d’après-midi. Las Vegas, c’est une traversée du désert pour finalement passer du néant à la folie. Ici, ce sont des kilomètres de campagne à vaches pour arriver d’un seul coup dans une ville d’eau soignée, des gazons entretenus aux ciseaux, des hôtels de charme et un casino tout ce qu’il y a de plus joli à regarder. Une sacrée curiosité que cet écrin posé là. Si vous avez un jour l’opportunité de passer par Forges-les-Eaux, n’hésitez pas. C’est très curieux mais très agréable. Maintenant, si je veux en profiter un peu, il faut que je fasse dormir les yeux. Ils ont joué jusqu’à deux heures et demi. Il est bientôt quatre heures. Une heure raisonnable pour commander des rêves de victoires. Non, rassurez-vous, pour la victoire finale on verra plus tard. Je parle juste là de quelques victoires en passant, histoire de se dire qu’on sait encore à peu près jouer à ce machin-là. Peut-être. Allez, à demain…

Franck STEPLER

mercredi 18 juin 2008

FORGES-LES-EAUX : ENCORE UNE DECOUVERTE


Prochain arrêt : Forges-les-Eaux. Quatre jours d’arrêt. Ou presque. Comme d’habitude, on attaque jeudi soir par un sympathique warm-up d’échauffement, on plonge dans le dur vendredi après-midi et on conclue dimanche soir. Je vous avoue que j’avais un peu peur d’être perturbé ce week-end par les quarts de finale de l’Euro. J’ai souvent dû, sur des tournois du PartoucheGammon Tour, céder aux sirènes du backgammon qui me faisaient rater un OM-OL, une finale de Coupe de France, un match qualificatif pour ce foutu Euro ou une finale de championnat de France de rugby. A chaque fois, l’une de mes équipes fétiches était là, attendant mes cris et mes encouragements, par écran plasma interposé. Là au moins, merci Raymond, on va être tranquille. Plus de Bleus à supporter, on va pouvoir se consacrer tranquille à notre lancer de dés. Quel cauchemar on a vécu ! Et pas qu’à cause du ballon. Mardi soir a été terrible. Non seulement les Italiens nous ont marché dessus mais en plus les dirigeants de la Fédération Française de Backgammon nous ont réservé une mascarade géante en guise d’élections. La liste que je menais est tombée dans le piège. Nous avons lamentablement perdu. Mea Culpa. Et le grand cirque va continuer. Allez, c’est pas grave, on va faire autre chose. Une dynamique a été lancée. On trouvera un autre chemin pour donner au backgammon la dimension qu’il mérite.

Seule la performance compte

A Forges aussi il va falloir trouver le chemin. Déjà, il faut trouver le chemin de Forges. Je voyais ça plus bas. Mais non, on est très au nord de Rouen, limite Picardie. Moi, mon pays, c’est la Basse-Normandie. En Haute, j’ai moins de repères. Mais ne vous inquiétez pas, je vais trouver… Et je ne serai pas le seul à mon avis. S’il y en a encore qui croient à la légende des petits tournois désertés par les meilleurs, je crois qu’ils n’ont pas fini de se fourrer des doigts dans les deux yeux. On avait cru ça l’an dernier, à Saint-Amand-les-Eaux et ils étaient tous là. Il n’y a aucune raison pour que ce soit différent cette année. Les points, il va falloir aller les chercher. D’autant que pour la fidélité, en ce qui me concerne, c’est fini. Nous allons attaquer la sixième manche et cinq suffisent à faire le plein. Seule la performance compte, désormais, pour ceux qui ont déjà disputé l’ensemble du Tour. Et comme côté performance j’ai déjà fait le plein de catastrophe, je ne peux pas dire que je me sois soudainement glissé dans la peau de l’optimiste béat.


Il va falloir faire quelque chose

Pourtant, même si on ne doit pas compter sur une absence de concurrence, c’est bien là qu’il va falloir engranger. Ensuite, ce sera Cannes, sur le chemin du retour du championnat du Monde de Monaco. Non seulement les gros bras ont l’habitude d’y débarquer par paquets de douze mais en plus, cette année, les World Series of Backgammon s’en mêlent. Nombreux seront ceux qui voudront gagner leur billet pour la grande finale du lundi. Enfin, en septembre, nous irons à Aix-en-Provence, encore une nouvelle destination. Ce sera la dernière étape avant Divonne, la dernière chance de marquer les points qui manquent. Là non plus, ils ne devraient pas être nombreux à déserter. Alors oui, même si je ne m’attends pas à une promenade de santé, je sais que c’est là, à Forges, qu’il va falloir faire quelque chose. Comment s’y préparer ? Je n’en sais rien. Depuis que j’ai définitivement réalisé que les longueurs de piscine et les boissons énergétiques ne servaient à rien, je n’ai pas trouvé le substitut qui m’aille.


La victoire d’un poissard

Le vrai problème, c’est que je ne vois qu’un carburant disponible : une sacrée dose de baraka au fond du gobelet. Et celle-là, il y a une éternité qu’elle ne m’a pas rendu visite. Mais comment je fais, moi, sans elle ? Je pleure. J’accumule les défaites comme d’autres enfilent les perles et j’attends que l’orage passe. J’écris « je », je pense « je » mais je ne devrais pas omettre de verser une petite larmichette pour les autres. Mon égoïsme ne va pas jusqu’à me faire ignorer tous ces oubliés de la chance qui m’entourent. Ils sont quelques-uns à espérer aussi un petit retour de flamme pour retourner faire une promenade du côté de Divonne-les-Bains lorsque viendra l’automne. D’ailleurs, je ne me sens plus du tout l’âme égoïste. Bien sûr j’en ai franchement marre de me faire fesser. Mais je crois que la victoire de n’importe quel copain poissard à Forges me ferait presque aussi plaisir que la mienne. Bon, faut pas trop délirer quand même, les points et les 25 000 € seraient bien plus au chaud dans ma poche que dans celle du premier quidam venu. Sauf que j’y crois pas mais alors, pas du tout. J’ai au moins le plaisir qui n’est pas donné à tout le monde de pouvoir rêver en public. Allez, à très vite…

Franck STEPLER

lundi 2 juin 2008

SUREMENT L’ANNEE ANDY BELL

Confirmation : 2008 est bien partie pour être l’année Andy Bell. Demi-finaliste à Paris, le voilà vainqueur ici. Tout avait pourtant bien mal commencé pour lui en finale. Jürgen Orlowski semblait avoir subtilisé tous les jets favorables de Catherine Pascal, son adversaire de la veille. Et l’Allemand commençait à s’échapper tranquillement. Mais Andy est de plus en plus sûr de son backgammon. Ses progrès sont nets. Et ça paie. Sans s’affoler, point après point, il a grignoté son retard puis pris l’ascendant sur Jürgen, pour ne plus jamais lâcher l’affaire. Un peu avant vingt heures, il marquait son dix-neuvième et dernier point. Il allait pouvoir soulever le grand trophée. Producteur de télévision, Andy Bell travaille aux côtés d'Eric Guedj dans le développement des World Series of Backgammon. A force d’être plongé professionnellement dans le jeu, sa passion a décuplé. Et l’expérience venant, le voilà qui prend place dans la famille des vainqueurs. Jûrgen Orlowski, quant à lui, confirme après sa victoire de la saison dernière à Saint-Amand-les-Eaux.


Et encore Thierry Manouck

La consolation s’est conclue sur une victoire française. Une fois encore, c’est Thierry Manouck qui monte sur le podium. Quelle solidité ! Décidément, ce joueur me fascine. Bien plus que les grands cadors estampillés stars de la discipline. J’ai l’impression que ce Maître d’échecs voit ce que d’autres ne voient pas. Il a cette capacité des joueurs d’échecs à voir loin devant tout ce qui peut advenir. Avec quelques coups d’avance. C’est celui que j’ai le plus de mal à affronter et ce n’est pas pour rien. Sa régularité dans les prix n’est pas une surprise. Elle est simplement logique. Des quatre demi-finalistes, j’en avais fait mon favori. Ni Jansari, ni Rzymann, ni Lagopatis n’ont cette vision du jeu. Cela dit, le backgammon reste le backgammon. On l’a vu ce week-end plus que jamais…


Zoran Maric confirme

La consolation est donc revenue à la France. Le last chance aussi. Zoran Maric revient sur le devant de la scène après sa victoire en début de saison à Divonne-les-Bains. Joli parcours pour lui : Didier Assaraf pour se chauffer, puis le toujours difficile à battre Allemand Volker Sonnabend. Allaient suivre le Georgien Nodar Gagua, un deuxième Allemand - Andreas Humke -, un troisième Allemand - Jan Jacobowitz -, et l’Anglais Chris Ternel en finale. J’aime bien voir confirmer des joueurs qu’on voit parfois arriver comme des ovnis. On connaît bien Zoran, joueur solide. Mais sa victoire à Divonne, dans la première étape de ce Tour 2008, n’était pas annoncée, surtout dans une finale qui l’opposait à Morten Holm. Mais voilà, cette nouvelle très belle performance montre qu’il mérite bien ce qui lui arrive.


Rendez-vous à Forges

Une fois n’est pas coutume, toutes les compétitions étaient achevées à l’heure de la remise des prix. Y compris le double consultation, finalement remporté par l’Allemand Uli Koch, associé à l’Américain Ed O’Laughlin. Finalistes malheureux, le Portugais Mario Sequeira et le Français Pierre Semour.

Hommage habituel et sympathique à ceux qui viennent disputer leur première compétition (ou presque) chez les débutants. Le vainqueur s’appelle Didier Rouxel. Retenez son nom. Il a déjà gagné à Cannes l’été dernier. On le reverra certainement un jour chez les grands…

Le prix du fair-play part en Allemagne, chez Frank Brinkmann. L’équipe allemande n’avait jamais été ainsi récompensée, or elle est l’une des plus fidèles et des plus sympas du circuit, Frank en tête. Je vous quitte là-dessus mais on se revoit très vite, à la découverte, là encore, d’une nouvelle étape, en Normandie, à Forges-les-Eaux. Ce sera à la mi-juin. Donc, à bientôt…

Franck STEPLER

dimanche 1 juin 2008

CA PEUT VOUS ARRIVER

Je vais commencer par vous raconter une histoire. Une petite histoire dans la grande histoire que je vous ai déjà narrée ici il y a quelques jours de ma victoire dans le tournoi intermédiaire d’hiver du Palm Beach de Cannes. Dans ce tableau, je me sentais assez favori même si mon jeu était à l’époque encore plus approximatif qu’aujourd’hui. Mais je sentais que celui des autres était encore plus hésitant. Notamment celui de Catherine Pascal, une joueuse cannoise que je ne connaissais pas encore à l’époque. Lorsque je m’aperçois que la demi-finale va nous opposer, je ne suis pas plus inquiet que ça. Une demi-heure plus tard, je mène 9-2 dans un match en 11. Mes amis partent diner en bande et je leur annonce mon arrivée pour dans quelques minutes si tout va bien. Nous arriverons à table, Catherine et moi, quelque deux heures plus tard. Et sans un six et as miracle, dans l’ultime partie d’un duel qui ne voulait plus finir, je passais à la trappe. Tout ça, non pas pour vous dire qu’au backgammon ce n’est jamais fini, vous le savez déjà, mais pour vous affirmer pour l’avoir vécu que, face à Catherine, il faut toujours se méfier. Sa connexion avec les Dieux compense largement les fautes qu’elle peut commettre. Et il faut suer sang et eau pour s’en sortir. Quand on s’en sort…


Catherine a éberlué son monde

Constantin Mezadourian n’a pas fait mieux que ses prédécesseurs dans ce tournoi. Devant l’écran, c’étaient commentaires et fous rires. A chaque fois que Catherine se mettait en danger, on prédisait le double salvateur. A chaque fois, le double salvateur arrivait à point nommé. Et elle l’a terrassé. Podium assuré, tout comme le prix des dames l’était depuis longtemps déjà. Hélas, la marche suivante fut trop haute. Jürgen Orlowski est très solide. L’Allemand, vainqueur de François Tardieu en finale, l’an dernier, à Saint-Amand -les-Eaux, n’a pas eu la vie plus facile que les autres mais il s’est imposé 17-12. Bravo à lui, il fera un très beau finaliste. Mais un très grand coup de chapeau à Catherine Pascal. Elle a défié toutes les statistiques et éberlué le monde entier du backgammon réuni ce week-end à Juan-les-Pins. Ils n’ont eu de cesse de nous questionner sur elle. Elle s’est fait un nom. Et elle est bien la preuve que personne n’est à l’abri d’un exploit dans ce jeu de malades. Attention, ça pourrait bien un jour vous arriver ! A moi aussi ? Non, faut pas déconner quand même. Y’a des limites…


Peut-être l’année Andy Bell

Au fait, il y aura quand même un autre finaliste. Il aurait pu être allemand lui aussi. D’ailleurs, lorsque Götz Hildsberg se profile dans les derniers tours, il fait souvent figure d’épouvantail. Mais l’Anglais Andy Bell est en grande forme. Chaque saison nous révèle un joueur. Götz a été celui-là l’an dernier. C’est peut-être l’année Andy Bell. Rendez-vous est donc pris en finale. On regrettera qu’après avoir placé quatre joueurs en quarts de finale, la délégation française soit absente du dernier combat. Tant pis. Heureusement que Roland-Garros nous en offre cinq parmi les seize derniers. Feront-ils mieux qu’ici ? Souhaitons-le. Dans la consolation, Thierry Manouck ira encore chercher un prix. Il est toujours là, aux places d’honneur. En demi-finale, il sera opposé au Britannique Jansari. Rzymann et Lagopatis iront chercher le second ticket pour la finale.



Traditionnelle défaite

Samedi est aussi jour du traditionnel double consultation. Jour aussi de traditionnelle défaite au premier tour pour la paire Babillon-Stepler. Y arrivera-t-on un jour ? Je n’en sais rien. J’en ai marre. Voilà, c’est dit. Mais comme je ne sais pas qui est le plus noir des deux, je cherche encore la solution. Uli Koch et Ed O’Laughlin, paire germano-américaine, a su, elle, trouver le chemin qui mène à la finale. Ils seront rejoints par les Italiens Braconi et Lo Surdo ou la paire franco-portugaise Semour-Sequeira. Ce sera dans l’après-midi, après le last chance. Promis, pour une fois, je ne vous annonce rien pour dimanche. Je suis tellement incapable de tenir mes promesses qu’il vaut mieux que j’arrête d’en faire. Il n’y a guère que le blitz qui continue à me sourire. Enfin presque. Il m’aura tout de même fallu trois inscriptions pour parvenir en finale… et m’y faire battre par Chris Ternel. Tout se perd j’vous dis, même le respect des seigneurs de la vitesse. Foutue époque. Allez, à demain…

Franck STEPLER