jeudi 10 juillet 2008

FAISONS UN RÊVE

Bonjour tout le monde. Monaco. Jeudi matin. Ciel « bleu non référencé ». Lumière aveuglante. Chaleur étouffante. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. A part que ce n’est pas encore cette année que je décrocherai le Graal, je n’ai pas à me plaindre de grand-chose. Pour les non initiés, sachez que Monaco accueille chaque année depuis plus de trente ans le championnat du Monde de backgammon. Nous sommes plus de 300 joueurs dont 199 (pour être très précis et regretter qu’un 200ème ne se soit pas présenté à la dernière minute pour la beauté et la rondeur du chiffre) à disputer la division majeure, celle dans laquelle on décernera dimanche le titre suprême (bon, forcément, si vous me lisez lundi ou mardi, vous êtes un peu perdu dans les dates parce que, dans ce cas-là, la finale a déjà eu lieu, on connaît le nom du nouveau champion et vous, vous attendez avec impatience ma chronique de mercredi pour découvrir son nom alors, je sais, la vie est dure, mais la vie est injuste et tout joueur de backgammon qui se respecte doit savoir l’accepter sinon, chers amis, il va falloir très sérieusement que vous songiez à changer de discipline de prédilection ; ceci dit, et parce que ma gratitude est sans fin, je reprends pour ceux qui ne suivent pas : je suis en train de vous écrire jeudi 10 juillet, la finale aura lieu dimanche 13 et je vous réécrirai de Cannes mardi 15 au soir, voire dans la nuit, pour que vous en sachiez plus mercredi 16. OK, tout va bien là ? Non, toujours pas, alors là, sincèrement désolé, je ne peux plus rien pour vous….


Peut-être la saison du boss
Revenons aux choses sérieuses. Un petit point à mi-parcours quand même pour vous dire que le grand trophée aura du mal à passer une petite année au chaud en France, en tout cas, vous l’aviez compris, ce ne sera pas sur ma cheminée. Pas plus sur celle de François Tardieu, une nouvelle fois en échec ici, malgré un bon départ et deux victoires, respectivement en six et cinq heures (!!!!!!!) : vive la pendule ! Mais reconnaissons en toute bonne foi que ses adversaires y sont largement pour autant que lui. Sans rentrer dans plus de détails, après que d’autres cadors sont tombés avant lui (Falafel et Lylloff entre autres, soit, avec Tardieu, les trois meilleurs joueurs du Monde présents qui filent au tapis prématurément, presque une habitude), il nous reste seize joueurs dont deux Français : Alain Babillon et notre vénéré patron du PartoucheGammon Tour, Eric Guedj. Peut-être sa saison au boss. Champion de France en décembre, un titre de champion du Monde dans la foulée aurait une sacrée gueule. Si tous les deux entrent dans les huit, ils se rencontreront en quart de finale. Dommage. Mais au moins s’assurerait-on l’un des nôtres sur la photo finale, un trophée à la main. La route est encore longue…


L’Evénement de l’année
Et puis la route nous mènera à Cannes. Ce Palm Beach qui nous accueille deux fois par an, en février puis en juillet, ouvrira ses portes à L’Evénement de l’année. Cannes, c’est peut-être l’épreuve majeure de la saison internationale. Parce que l’étau se resserre sur les candidats à la qualification pour la Grande Finale du PGT de Divonne-les-Bains. Parce que la semaine commencera par la désormais traditionnelle Nations Cup, cette unique et magnifique compétition par équipes nationales. Parce qu’elle se conclura exceptionnellement un lundi, le 21 juillet, par la Grande Finale des World Series of Backgammon. En gros, le type qui repart à poil de Cannes n’a plus qu’à écraser une larmichette. Il y a tant à venir y chercher qu’en repartir bredouille ressemblera pour certains à un cauchemar. Mais quoi qu’il arrive, la semaine sera certainement très belle. Il en est rarement autrement au Palm Beach.


Et si on y était ?
Pour en revenir au PGT (c’est quand même bien lui qui nous préoccupe au premier chef ici), on commence à y voir plus clair et, au soir de la finale cannoise, les idées seront encore plus nettes. Il semblerait que la barre des 350 points ressemble à une espèce d’assurance vie. Au-dessus, le ticket pour Divonne semble validé. Allez donc jeter un œil au classement (dès que vous aurez fini de me lire, quand même, restez poli, merci pour tout) et vous pourrez y découvrir les noms de ceux qui viendront à Cannes sans trembler. Vous verrez aussi qu’une longue liste d’outsiders figure au-dessus des 250 points et peut croire à ses chances avec deux épreuves encore à disputer (puisque Aix-en-Provence conclura la saison régulière au mois de septembre). Mais il faudra avoir le poignet ferme et réaliser des performances pour passer. Je fais partie de ceux-là et une non qualification serait une sacrée déception. Quant à ceux qui sont plus loin, ce sont de grosses perfs qu’il leur faudra. Mais une seule peut tout changer. La bonne, au bon moment. Alors à Cannes ? Elle vaut tellement cher (au propre comme au figuré) : victoire de prestige plus qualification pour Divonne plus qualification pour la Grande Finale des WSOP : un dimanche 20 juillet d’une valeur inestimable (ou au contraire bien trop estimable !), surtout quand on connaît les prix distribués dans les deux Grandes Finales. Et si on y était ? Allez, arrête de rêver petit. Mais ça fait du bien de rêver ! Bon, rêve alors. Allez, à très vite…

Franck STEPLER