Ils ne sont pas danois, ils ne sont pas allemands, ils ne sont pas non plus américains, japonais, italiens, portugais ou britanniques. Ils sont bien français. Et ils sont finalistes. Eh oui les amis, une finale 100% française. Qu’est-ce que ça fait du bien. Vous savez, le backgammon est un monde charmant. On n’y compte que des amis très chers. Mais lorsqu’un joueur d’une nation forte s’assied en face d’un français, son très cher ami français, c’est souvent avec une espèce de condescendance un peu agaçante. Bien entendu, certains de nos joueurs sont respectés et comptent parmi les meilleurs. François Tardieu (absent ici) n’est pas le seul. Mais il est vrai qu’on ne nous considère pas comme une des nations phares de la discipline. Alors vous me pardonnerez ce léger accès de chauvinisme (auquel je vous ai quand même habitué depuis plus d’un an que vous me lisez, je le confesse) mais c’est une sacrée satisfaction. Le vent avait déjà soufflé dans le bon sens dès les demi-finales. Souvent, les rendez-vous sont manqués et lorsqu’on attend un duel, il arrive rarement (on le verra tout à l’heure dans le double). Mais là, tout le monde a été ponctuel. Minh Nguyen et Miki Suzuki en haut du tableau, Thierry Manouck en bas : trois Français en quart, trois Français en demi. Seul l’Allemand Guendogan a survécu à la déferlante. Et « survivre » est bien le verbe approprié.Les échecs à l’honneur
Joue-t-il bien ? Joue-t-il mal ? Je vous avouerai franchement que je suis incapable de vous le dire. J’ai assisté à la deuxième moitié de sa demi-finale contre Manouck et je ne l’ai pas vu jouer. Thierry a tiré tout ce qu’il voulait et lui tout ce qu’il ne fallait pas. Il a vécu sur la barre pour trois gammons consécutifs et une addition au gros sel : 17-2 ! Hommage à Thierry qui compte parmi les meilleurs joueurs français. Et ça ne date pas d’hier. En voilà un qui fait partie de ceux qui méritent le respect pour leur inventivité sur le board. Très grand joueur d’échecs, il n’est pas en reste lorsqu’il passe à la version backgammon du duel. Il est, de loin, celui que j’ai le plus de mal à manipuler. Il m’avait d’ailleurs battu l’an dernier en finale du last chance à Paris puis en quart de la Grande Finale à Divonne. Il a toujours bien figuré dans le PartoucheGammon Tour sans jamais s’imposer. C’est peut-être pour ce week-end.
Une finale 100% française est assurée. Elle peut être 100% échecs. Minh Nguyen, mon favori de la semaine, est lui aussi un sacré acteur du noble jeu. Sa demi-finale ne ressemble en rien à la première. Au couteau jusqu’à ce qu’il prenne un peu le large. 14-10. Face à lui, Miki Suzuki ne lâche rien. Elle est revenue d’un début de match qui semblait lui échapper (0-6). Miki est japonaise mais elle est licenciée en France. Elle a été championne de France et pour nous, elle est complètement des nôtres. Et la revoilà à 14 partout après un 6 et 2 magique pour shooter à distance. Partie suivante. Minh gagne une course tendue. 16-14. Un point et c’est la finale. Il n’y a pas de partie. Il blitz. Vite et bien. Il gagne. J’en avais fait mon favori. Je vous l’avais dit hier. Pour l’instant, je ne me suis pas trompé. Mais gare au Manouck !
Une consolation un peu plus internationale
Un sniper italien dans le double
Franck STEPLER