mardi 23 septembre 2008

ON TIENT LES 32 !

Finalement, tous les résultats de ce tournoi sont complètement anecdotiques. Pardon pour le vétéran allemand Uli Koch, vainqueur en finale de l’Italien Piergiorgio d’Ancona. Mais tous les yeux étaient tournés vers le classement général du PartoucheGammon Tour. On allait enfin savoir qui obtiendrait les derniers tickets pour la Grande Finale qui aura finalement lieu à Cannes, l’hiver prochain, à l’occasion du Festival des Jeux. Ce n’est donc pas du côté du tableau principal que les choses se passaient. Non plus que dans la consolation. Dans ce deuxième tableau, c’est la première place de la saison régulière qui se jouait lors de la demi-finale qui opposait Ed O’Laughlin à Mario Sequeira. Toujours sur son nuage, le Portugais l’a emporté. En finale, il a littéralement croqué notre Minh N’Guyen. Il gagne la consolation et retrouve la première place qu’il a longtemps occupée avant de se la faire subtiliser par le Giant américain.


Holm a eu tort de sécher

Mais c’est encore ailleurs que se nouait le véritable drame. Il restait quelques places à distribuer pour rejoindre la liste des 32 bienheureux de la saison. Aux dernières places qualificatives, on retrouvait notamment, avant le début du last chance de dimanche, l’Autrichien Luca Surmeyan et le cador Danois Morten Holm. Très vite, leurs places allaient être mises en danger. Le premier sortait au premier tour et le second séchait ce last chance, trop sûr d’être quoi qu’il arrive qualifié. Seulement voilà, tous les poursuivants ont fait une bonne journée. Nous étions un petit groupe à pouvoir rafler les deux dernières places. Et nous passions les tours. Nous savions qu’il fallait aller jusqu’au bout. En atteignant les quarts de finale, Marc Santo-Roman assurait sa qualification. En m’arrêtant au même stade, je ratais la mienne. Tant pis mais mérité, tant ma saison a été décevante.


La victoire du fanfaron

En demi-finale, on retrouvait Olivier Décultot, qui venait de me planter amicalement un couteau entre les deux omoplates (prévenez-moi de mes ennemis, mes amis, je m’en charge…) et allait peut-être enfin poser à nouveau la main sur un trophée, qui, lui, avait déjà assuré sa place. Pour les trois autres, c’était la guerre. Face à Olivier, le Suisse d’origine iranienne Rassoul Rasti. C’est un phénomène ce Rassoul. Il joue si souvent à l’envers et si souvent ça passe. Un fanfaron au gobelet agile. Dans l’autre demi-finale, Frédéric Andrieu opposé à Alexis Vincent. Ces trois-là se battent pour deux places. Il ne faudra pas trembler. Décultot et Vincent sont favoris. Tous les deux se font sniper. Décultot rate encore la marche décisive. Il en a marre. Alexis perd trop d’imperdables. Il est au bord de la crise de nerfs. Au sens propre, ce backgammon va en rendre fous quelques-uns…


Quelle hiérarchie ?

En finale, c’est Andrieu qui endosse le dossard de favori. La pression est a priori un peu retombée. Ils sont qualifiés tous les deux. Ils ont le trophée. Ils ont de l’argent. Mais un peu plus c’est toujours un peu mieux. Comme à son habitude, Rassoul est détendu et s’amuse d’être là. Comme d’habitude, Fred est tendu. Il serre les dents et tape rageusement sur la pendule à chaque fois qu’il valide un coup. Il mène 1-0 lorsqu’il envoie un cube imprenable… que Rassoul avale. Il est coincé derrière un prime. Il a trois pions à passer. Il lui faut tout de suite un trois accompagné d’un cinq ou d’un six. Et il lui faudra recommencer trois fois. Fred peut empocher le match tout de suite. Mais Rassoul ne tremble pas. Il enchaîne 3-5 suivi de 3-5. Le troisième viendra un peu plus tard. Il a risqué 4 points. C’est lui qui les marque. Puis vient le cinquième. Il a gagné. Une hiérarchie dans le backgammon ? Quelle hiérarchie ?


Rendez-vous à Cannes

Un petit mot du double pour finir. Uli Koch a failli réaliser le doublé mais, accompagné d’Ed O’Laughlin, il a cédé sur la balle de match, en finale, contre le régional de l’étape, le Marseillais Michel Hileyan, associé au New-Yorkais Gary Bauer. Un énorme bravo à Michel qui remporte là son premier grand tournoi. C’est pour l’instant en double. La consécration en simple viendra un jour pour ce joueur d’échecs émérite.

Voilà, la saison régulière s’achève là. Derrière Sequeira et O’Laughlin, on saluera la troisième place de Thierry Manouck et la quatrième de Minh N’Guyen. Ils sont les deux Français de l’année. On les retrouvera à Cannes. On se retrouvera tous là-bas, en maillot de bain ou à travers cet écran. En attendant, bon backgammon à tous et à bientôt…

Franck STEPLER