jeudi 24 avril 2008

« FALAFEL » : LE NUMBER ONE TIENT LA FORME


Comme prévu, c’est le Master qui a ouvert les hostilités. Hélas, seuls huit joueurs y prennent part. C’est un peu peu, même si le plateau est de qualité. Parmi eux, on compte trois Giants. Qui sont-ils ces Giants ? La crème. Ceux que leurs pairs reconnaissent comme les cadors de la spécialité. Malheureusement, au backgammon, point de classement elo internationalement reconnu comme aux échecs. Point non plus de classement mondial relatif aux performances réalisées sur le circuit. Non, c’est un jury d’experts qui vote pour élire, dans l’ordre, les 32 maîtres de notre discipline. Comme tout vote, il peut prêter à débat. Celui-ci est-il vraiment meilleur que celui-là ? Et pourquoi untel ne figure-t-il pas dans la liste ? Il est vrai qu’à regarder ce classement, on est partagé entre la reconnaissance du talent de nombre de ceux qui y figurent et l’étonnement face à leur manque de performances dans les tournois et à l’absence de quelques-uns qui, eux, sont des habitués des podiums. Bien sûr, il y a cette si importante part de chance mais tout de même, sur la durée, on aimerait voir certains cadors soulever quelques trophées en plus. Prenez « Falafel » Natanzon. L’Israélien est aujourd’hui numéro un au classement des Giants. Il est La Référence. Pourtant, on ne le voit que trop rarement dans la courte liste des grands vainqueurs de grands tournois. Ce sera peut-être pour cette semaine…

Bob Wachtel, un pied en finale

« Falafel » est l’un de ces Giants présents dans le Master. Au premier tour, il s’est débarrassé en deux sets de l’Autrichien Tassilo Rzymann. La dernière partie nous a montré, une fois de plus, que le contenu du gobelet pouvait parfois prendre le dessus sur le contenu du cerveau… La demi-finale à suivre aurait pu nous offrir un duel de Giants. Mais le numéro 22, l’Américain Ed O’Laughlin, est tombé contre Alain Babillon, après avoir pourtant empoché le premier set sans coup férir. Mais comme aime à le répéter « Le Nageur », onze points constituent sa distance de prédilection. Il est d’ailleurs double vainqueur de l’épreuve, titre qu’il a empoché deux années de suite. Il me semble qu’il dispute aujourd’hui son premier grand match contre « Falafel ». Et s’il veut réaliser la passe de trois, il va lui falloir croquer du lourd ! L’autre demi-finale a déjà débuté entre le très bon joueur français Didier Assaraf et le Giant numéro 9 américain, Bob Wachtel. Bob n’a de Giant que le titre car c’est un tout petit bonhomme à la tête rasée et au sourire immuable. Vice-champion du Monde il y a cinq ans, je l’ai rencontré au premier tour à Lyon dans un match très agréable qu’il avait logiquement emporté. Il est un de ces grands joueurs d’une gentillesse et d’une humilité sur le board qui devraient faire réfléchir à leur comportement nombre de piètres compétiteurs. Lui ne se départit jamais de sa bonhommie. Très malmené au premier tour, il a fini par passer. Dans cette demi-finale, il a empoché le premier set avant de partir dormir. Il a mis un premier pied en finale.


A l’école Guil Drai

Pour en finir avec les Giants, sachez que le podium est complété par l’Américain Nack Ballard et notre champion national François Tardieu. Quatrième, le Danois Sander Lylloff, tenant du titre dans le Master, n’est pas venu défendre son titre. Peut-être sera-t-il là aujourd’hui pour disputer la quatrième étape du PartoucheGammon Tour. En tout cas nous étions déjà 44 au départ du warm-up. « Falafel », en grande forme, est en quart de finale. Il lui sera proposé un duel pour le moins déséquilibré. Mais avec ce backgammon… Alexandra, son adversaire, est la femme de Guil Drai. Guil est en quelque sorte le souffre-douleur du backgammon français. Cousin du grand patron du PGT, Eric Guedj, il essuie de nombreux quolibets amicaux, je dois le dire avec sadisme, amplement mérités. Et la pauvre Alexandra apprend le backgammon à ses côtés. Alors, bien sûr, elle multiplie les erreurs grossières. Mais elle passe les tours. Et aura l’honneur et le plaisir d’affronter le meilleur joueur du monde. Avec toutes ses chances de passer ! Prenez Olivier Croisille. Il a beaucoup mangé et un peu bu avant de débuter son warm-up. Il a alors pris le pari qu’il jouerait moins de 3,2 selon la notation du logiciel Snowie (plus on s’approche de zéro mieux on joue, moins de cinq c’est très bien, entre cinq et dix c’est honorable, au-delà c’est beaucoup moins bien). Pari perdu. On a d’abord cru qu’il avait joué 2,6 mais en affinant l’analyse on s’est approché de 4. Son adversaire a moins bien joué. Mais cela lui a suffi pour gagner. Foutu backgammon je vous répète sans cesse ! Alors courage Alexandra. Tu peux le faire.


Une quinzaine de qualifiés en ligne

Les trois autres quarts de finale se sont déjà disputés. Le vainqueur du duel entre la belle et la bête (je parle d’une bête de scène bien entendu) affrontera le Georgien Nodar Gagua. De l’autre côté, Natchkebia affrontera Claude Lepintre. Grâce à lui, il y a déjà un Français en demi. Il faudra finir en début d’après-midi car dès dix-huit heures débutent les choses sérieuses. Et comme le vainqueur du warm-up se voit offrir son inscription dans le tableau du PGT, il faudrait connaître son identité en temps et en heure. Un tableau qui devrait d’ailleurs être bien fourni. Sur les 44 participants au tour de chauffe, une quarantaine sera au départ, auxquels s’ajouteront une quinzaine de joueurs qualifiés en ligne (sur ce site) et les très nombreux qui avaient choisi de ne pas arriver pour cette soirée du warm-up. Et moi dans tout ça ? J’attends tout le monde dans le tournoi en un point. Déjà qualifié pour les quarts de finale, j’attends les premières éliminations dans le PGT pour que le tableau se remplisse. Venez les amis, je vous attends. Et lorsque le tournoi de blitz ouvrira, je serai là, encore, à vous attendre. On brille là où on peut. Allez, à demain…

Franck STEPLER