vendredi 25 avril 2008

LES FRANÇAIS A LA RUE


71 joueurs au départ. Plus de 50 étrangers. Paris les attire. Normal. Et encore, on les attendait plus nombreux. Et les Français ? Ils sont où les Français. Hormis les habitués du PartoucheGammon Tour, peu de Parisiens ont profité de l’occasion pour venir disputer cette épreuve à domicile. Et ceux qui sont là ne brillent pas cette semaine. Une véritable hécatombe. Même les meilleurs sont tombés. Minh Nguyen ne réalisera pas la passe de deux après sa victoire lyonnaise. Les Alain Babillon, Jean-Philippe Rohr, Alexis Vincent et consorts, nos meilleurs représentants, sont tous tombés. Pour l’anecdote, moi aussi. Un bye et un joueur anglais de niveau moyen donnaient pourtant une bonne tournure à cette entame de tournoi. Mais ses dés m’ont usé. Des dés toujours aussi fidèles à Volker Sonnabend. L’Allemand est retors et en plus, il tire sacrément bien. Mené 12-6 au premier tour contre Richard Saint-Pierre, il s’en sort. 13-12. Contre Philippe Vouhé, c’est un combat. Philippe a eu un premier tour très accroché et s’en est finalement sorti contre Uli Koch. Son second Allemand de la journée aura été celui de trop. 14 partout. On joue en 15 points. Ca balance. Ca lui sourit. Volker est sur la barre. Porte des cinq ouverte. Et Volker est toujours Volker : double cinq, on rentre à la maison et on sert la main. Deuxième sueur froide de la journée pour lui mais deuxième victoire contre un joueur français.


Assaraf accroche le petit Giant

Alain Babillon a vécu une sale journée. Eliminé au premier tour contre le modeste iranien Deram, une belle demi-finale l’attendait dans le Master. L’ogre Falafel en face. Victoire en deux sets pour l’Israélien. Plus qu’une sale journée, c’est une sale saison que vit Alain. Pour Falafel en revanche, je sens que ça peut être enfin le bon week-end. Il n’a jamais rien gagné à Paris et ça lui manque. Qualifié donc pour la finale du Master, il a aussi passé ses deux premiers tours dans le PGT. Et si le numéro un mondial montrait à tout le monde de quoi il est capable ! Dans l’ultime confrontation du Master, nous aurons peut-être droit à un duel de Giants. Mais Didier Assaraf s’accroche dans un marathon en trois actes et trois jours. Mercredi, Bob Wachtel a empoché le premier set. Jeudi, le petit Géant était sur le point de plier l’affaire. Didier était moribond. Très tendu comme à son habitude et arrivé au bout du temps que sa pendule lui octroyait, il a trouvé les ressources et les dés adéquats pour s’offrir un troisième set. Ce sera pour ce vendredi.


On souffre mais on continue

Retour au PGT. A l’heure où je commence à vous écrire, il n’y a toujours aucun Français qualifié. Et seules deux chances demeurent : Olivier Croisille, opposé au Belge Vankerkhove, et Scarlett Serrero, qualifiée sur internet, qui a obtenu un bye, puis a éliminé son amie Cécile Wolf, avant de se voir opposer l’Anglais Chris Ternel. Leur duel dure depuis trois heures et la fin n’approche toujours pas. Chris fait la course en tête. Ca y est, on ne sera pas fanny. Olivier Croisille a gagné. Ouf, on a failli être marron. Il faut dire que ça sent un peu l’écœurement général. J’en ai entendu plus d’un dire qu’il arrêtait là sa saison. J’étais de ceux-là il y a quelques heures. Et puis, bien sûr, on va continuer. On l’aime ce jeu, malgré tout. Mais qu’est-ce qu’on souffre. Et la consolation ne pourra pas panser les plaies de tout le monde. J’avoue que je gagnerais bien un match après mon zéro pointé de Lyon. Parce que là, sincèrement, ça commence à faire beaucoup ! Au fait, notre dernière chance française ? Quatre heures de match pour une défaite sur les coups de trois heures du matin. Chris Ternel est passé après 23 parties disputées. Il joue très bien. Il le mérite. Et en plus ces foutus dés avaient choisi leur camp. Que faire alors ? Lui souhaiter bonne chance, comme à Olivier Croisille. On compte sur toi petit. Sur toi et sur personne d’autre. Hélas…


Un billet sur Falafel

La suite sera donc particulièrement internationale : une toute petite pincée de Français, quelques Allemands, un Américain, des Italiens, des Grecs, des Israéliens. Anglais, Suisses et Néerlandais sont là aussi. C’est la patrie danoise qui vacille. Seul Lars Trabolt représentera la meilleure nation mondiale. Il faut dire que les hommes (et femme, puisque Pia Jeppesen est venue et a perdu) du grand nord ne se sont pas déplacés aussi nombreux qu’à l’accoutumée. Il faut que je me mouille ? Allez. Je mets un billet sur Falafel. Je persiste et signe. Dès hier, je le voyais bien. Et pour l’heure, il ne me fait pas mentir. Un doublé PGT/Master ? Pourquoi pas. Même si ceux qui jouent deux finales dans le même événement ont coutume de repartir avec deux défaites. Souvenons-nous quand même de Sander Lylloff l’an dernier et de ses trois trophées. Certains le font. Alors… Alors on va faire un peu dormir les yeux et on essaie de faire quelque chose dans la consolation. Allez, à demain…

Franck STEPLER