vendredi 30 mai 2008

ET SI L’HISTOIRE SE REPETAIT ?


Et si je vous reparlais un peu de moi ? Avouez que ça fait un moment que ce n’est pas arrivé autrement que pour évoquer devant vous, en quelques mots, une nouvelle défaite. Ce soir (ou ce matin, je ne sais plus, il est deux heures et demi du matin…) j’en ai non seulement le droit mais surtout l’impérieux devoir. Laissez-moi d’abord vous raconter une histoire. Ou vous la raconter encore si je l’ai déjà évoquée ici. Nous sommes en février 2006, tout près d’ici, à Cannes, au Palm Beach. Tournoi d’hiver organisé pendant le Festival des Jeux. J’arrive accompagné de Nathalie Guez, irremplaçable bras droit d’Eric Guedj à qui nous devons tant sur les tournois et qui mérite bien un petit hommage en passant. Nous partageons (en toute amitié, précisons-le) la même chambre. Et nous décidons de tout partager. C’est l’époque où je joue encore dans la division intermédiaire, hésitant à m’aventurer chez les seigneurs. Nous jouerons donc tous les deux en deuxième division, espérant que le tirage au sort nous installera chacun dans un demi-tableau différent. Et rendez-vous en finale pour le partage. En attendant, il nous faut disputer le warm-up. Mon adversaire du premier tour, Jean-Philippe Rohr, tout frais double champion de France, fait l’impasse. J’ai donc un petit peu de temps devant moi. Je vais donc glisser un billet bleu dans une machine à sous. Poker au menu. Un carré et une quinte flush plus tard, j’ai financé mon inscription. Et j’entre alors dans la compétition d’échauffement. Je n’en sortirai que vainqueur, un premier trophée à la main.


Comme dans un rêve

Le lendemain, le tirage au sort respecte nos espoirs. Et dimanche après-midi, nous voilà face à face, prêts à partager le (maigre) butin. Comme dans un rêve… Un rêve qui s’achève par une correction que j’inflige à Nathalie sans plus jubiler que cela tant l’exécution est radicale et qu’elle me fait mal pour elle. Un rêve je vous dis. Quatre jours. Dix matchs. Dix victoires. Deux trophées. Et un sourire qui s’étend d’une oreille à l’autre. Pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça ? Parce que j’aimerais bien voir l’histoire se répéter un jour. Avec à la clé une victoire chez les grands cette fois. Parce que le warm-up rendra son verdict dans quelques heures et que j’y disputerai la finale contre mon ami Luca Surmeyan. Trois mois sans une seule victoire et en voilà cinq d’affilée. Rassoul Rasti, heureux finaliste du PGT de Paris en hors d’œuvre. Frédéric Andrieu ensuite, vainqueur du tournoi intermédiaire de Monaco il y a deux ans. Un champion du Monde, un vrai, mon premier, pour suivre, le Hollandais Philippe Vischjager. Ma bête noire se profile alors, Thierry Manouck, que j’ai tant de mal à affronter. Victoire sans trop trembler. La Danoise Karina Holm enfin, la femme du grand Morten. Sans pitié et sans galanterie aucune. Plus qu’un et la première partie du contrat sera remplie.


On n’est jamais tranquille

Au passage, je vous ai déjà cité quelques noms étrangers. Avant d’arriver, on se demandait à quoi allait ressembler le tableau de cette cinquième étape. En arrivant, on avait la réponse. Les Danois sont là, Holm en tête. La délégation allemande aussi. Quelques Italiens sont arrivés et les autres suivent. Même le grand Mike Svobodny a fait le déplacement. Et les Français ne sont pas en reste. Ceux qui croyaient à une étape tranquille en seront pour leurs frais. Au propre comme au figuré. Nous étions 42 au départ du warm-up. Nous serons plus nombreux lorsque le grand tournoi s’ouvrira. Et la concurrence est rude. La promenade de santé sera peut-être pour Forges-les-Eaux. Et encore… C’est toujours quand on se croit tranquille qu’il y a foule. Souvenons-nous de Saint-Amand-les-Eaux, la saison dernière, et de ce chauffeur de bus halluciné de voir des Japonais arriver directement de Tokyo pour venir pousser les pions dans le casino de sa petite ville perdue du Nord. Non, décidément, avec ce PartoucheGammon Tour, on n’est jamais tranquille.


Une plage sous les cocotiers

Un petit point météo pour finir. Y’en a marre ! A Paris, j’ai eu l’impression de traverser huit mois de pluie incessante. Nous voilà à l’orée du mois de juin, on vient faire un tour sur la Côte, et voilà que ça recommence. Mais c’est pas un peu fini ce cirque ? Message personnel à Eric Guedj : le PGT pourrait-il être délocalisé quelques milliers de kilomètres vers le sud s’il te plaît ? Et si on allait jouer sur une plage quelque part sous les cocotiers ? Je suis sûr que je ne serais pas le seul à vouer, pour cela, une reconnaissance éternelle. Sois sympa, penses-y. Allez, à demain…

Franck STEPLER