mardi 24 juin 2008

O’LAUGHLIN SANS COMBATTRE


Généralement, le lundi, je vous raconte quelques finales. Ce ne sera qu’à peine le cas ce matin. Pour des raisons compliquées que je n’expliquerai pas ici (ne m’en veuillez pas), la finale de cette sixième étape du PartoucheGammon Tour s’est achevée après quelques parties seulement. L’Américain Ed O’Laughlin est déclaré vainqueur suite au forfait de Kakhaber Natchkebia. Ed va pouvoir partir en vacances tranquille. Plutôt que de faire un rapide aller et retour aux Etats-Unis, il a pris la direction de la Côte d’Azur où il va profiter d’une quinzaine tranquille avant le tourbillon qui nous mènera de Monaco à Cannes. Je me demande si, seul en villégiature sur les bords du Golfs du Lion, Ed enlève son éternel K-Way, remise son ordinateur dans un coin et profite du soleil, de la mer et des palmiers… En tout cas, la retraite de l’Américain a des côtés enviables. Giant du backgammon, il s’est trouvé une occupation qui le fait voyager en pratiquant sa discipline favorite. On connaît des retraités moins épanouis…


Olivier Croisille sans faire de bruit

La finale de la consolation était cent pour cent française. L’épreuve de rattrapage ne pouvait évidemment plus nous échapper et c’est Olivier Croisille qui a fait plier Jean-Philippe Rohr. Il ne fait jamais de bruit Olivier, mais les résultats sont là, tranquillement. C’est marrant, tout le contraire de moi ce mec. Et pourtant, on est très potes. Allez comprendre… Dans le last chance, nous étions certains de placer un Français en finale. Il allait s’appeler Alain Babillon. Le Nageur surdominait Serge Dahan. Mais le Doc est têtu. Et j’étais là, au bord du court, l’attendant pour tenter d’aller chercher la victoire dans le double. Il voulait me montrer de quoi il était capable. Malheureusement pour le pauvre Alain, il me l’a bien montré. Une remontée héroïque et un peu folle pour une accession en finale. De l’autre côté, Louisa Sequeira a encore déjoué quelques pronostics en se hissant en demi-finale. Seul l’Allemand d’origine grecque Lagopatis l’a stoppée. Comme il stoppera un peu plus tard Serge Dahan en finale.


En connexion avec les anges

Ce parcours de Serge n’a pas servi la cause du double. Depuis mon élimination prématurée du last chance, je l’attends. Nos adversaires, les Italiens Fernando Braconi et Fabrizio Lo Surdo sont eux aussi déjà prêts, libres comme l’air. Le second a d’ailleurs chuté contre Serge dès le premier tour. En l’attendant, nous organisons un tournoi de blitz. Et l’un et l’autre vont me battre. Pas grave. Qu’ils gagnent les petits matchs. Pour une fois, c’est moi qui vais arracher celui qui compte. Finalement, comme Serge va presque jusqu’au bout et qu’Italie-Espagne approche (un match que, bien entendu, nos adversaires ne rateraient pour rien au monde), je propose de démarrer la rencontre seul. Avec bonheur. Je mène vite 5-2 dans un match en 7. Si nous nous imposons, nous finirons la poule premiers ex aequo avec eux. Nous devrons alors nous départager. Si nous perdons, ils sont vainqueurs du tournoi. Arrive alors le cube tendu que je redoute à ce genre de score. J’hésite terriblement tant je demeure traumatisé par la triple que m’a asséné la veille, au même stade de la rencontre, Raj Jansari. Je prends et ça se dégrade. C’est le moment que choisi Serge pour passer par là. Je lui demande de s’arrêter et de se mettre en connexion avec les anges, comme il sait si bien le faire.


Enfin une victoire en double

Du monde commence à nous entourer. Comme souvent en double, ça s’agite, ça crie, ça chambre. Et la connexion semble bonne. Cette partie, nous pouvons la perdre cent fois. Mais je ne lâcherai rien. Serge non plus. Je suis ses intuitions, même si elles peuvent être contradictoires d’un coup dur l’autre. Peu importe. Il reçoit des messages célestes que nous autres, simples mortels, ne pouvons décrypter. Dans une ambiance de surchauffe, le dialogue intersidéral nous mène à la victoire. 7-2. Il va falloir nous départager. Et le foot approche. Nous décidons de tout jouer sur un point. Serge, ne bouge pas. J’ai besoin de tes talents extralucides. Je m’occupe du gobelet, occupe-toi des signes venus d’ailleurs. Compréhension totale une nouvelle fois entre Serge et le ciel. Nous les achevons. Les petits miracles sont encore de notre côté. Je la tiens enfin ma victoire dans un double même si, je dois l’admettre dans mon honnêteté légendaire, ce fut un petit double. Certes, mais il fallait un vainqueur. Autant que ce soit nous. Une nouvelle association est peut-être née… Quant aux Italiens, ils auront tout perdu. Deux heures plus tard, à l’issue de la séance de tirs aux buts, ils seront éliminés de l’Euro par l’Espagne. Non, vraiment pas leur dimanche. Ils n’ont plus qu’à prendre la route. Après tout, ils n’en ont que pour douze heures ! Bon courage les amis. Et rendez-vous à Monaco.


On se voit au Palm Beach

Monaco, prochain rendez-vous pour tous les amoureux du jeu. Le championnat du Monde se profile. Ensuite, nous rejoindrons le Palm Beach. L’étape cannoise du PGT sera cette année un must. A la fois organisée dans le cadre du PartoucheGammon Tour et des World Series of Backgammon (WSOB), elle sera LE grand tournoi de l’année. Ajoutez à ce programme la Coupe des Nations et la Grande Finale des WSOB, vous aurez compris qu’on ne se rend pas sur la French Riviera pour faire bronzette. Je vous écrirai de là-bas et vous saurez tout. En attendant, j’ai bien besoin de repos. Je vous écris à des heures indues depuis quatre jours et à ce rythme-là, je ne tiendrai pas jusqu’à Monaco. Or croyez-moi, il faut les faire les quinze jours sur un rythme d’enfer. Il faut donc prendre des forces avant le départ. D’ailleurs, j’y vais tout de suite. Allez, à bientôt…

Franck STEPLER