samedi 19 juillet 2008

JOURNEE DE « GALA »

Vous avez déjà conduit entre chien et loup ? Désagréable, hein ? Eh bien c’est très exactement ce que je suis en train de faire sur la route de Divonne. Pourtant, je m’accroche. Mais les jours se suivent et se ressemblent. Revenu de 10-1 pour échouer au poteau dans le main, je suis revenu de 7-1 à 7-7 dans la consolation pour perdre encore la dernière horriblement. Et toujours en défiant les lois internationalement reconnues des probabilités. Après les vingt galas sur une porte ouverte hier, j’en ai aligné dix sur deux portes aujourd’hui. Ecœuré le mec, mais grave. Parce que d’autres arrivent, eux, à remonter des handicaps infernaux. Et sans flancher. Hier, Olivier Lafon l’avait fait deux fois. Aujourd’hui, c’est Alain Babillon qui, dans la consolation, est revenu de 0-7 pour ne plus laisser le moindre point au Japonais Moshizuki.


Le bad beat de Yomi

Bon, comme d’habitude, je ne suis pas le seul malheureux. La palme du bad beat revient aujourd’hui à Yomi Peretz. Son adversaire danois commence par lui avaler un cube à peu près imprenable. Il a trois pions derrière un prime et aura bien du mal à les extraire. Quelques coups plus tard, les trois sont devenus quatre. Tous sur le point as. Yomi le tient derrière un prime qui s’étend du point quatre au point huit. C’est là que David Coperfield entre en scène. Parce que non seulement il faut les faire, mais il faut les faire dans l’ordre : double deux pour coller les quatre pions au prime, double six pour les passer, double cinq pour accélérer leur retour à la maison. Une petite fin sans conséquence majeure, sauf le gain de deux points contre une perte annoncée de quatre. Yomi rincé. Il ne se relèvera pas et quittera la consolation comme il avait quitté le main.


La revanche de Gus Hansen ?

Alexis Vincent, lui, reste fidèle à sa tradition cannoise : croquer les champions du Monde dans la consolation. Par le passé, il en a aligné trois dans la soirée. Cette année, il s’est offert le tout frais tenant du titre danois Lars Trabolt. C’est bien vers la consolation que les yeux français se tournent désormais car dans le main, le premier tour de la journée a ressemblé à un cimetière bleu blanc rouge : Babillon, Peretz, Semour et Lafon à terre dès le début d’après-midi ! Seul Marc Santo-Roman a passé l’obstacle. Et le suivant. Il est en quart de finale. Avec lui : Lindbom, Koca, Noren, Nissen et Check. Et puis un quart de finale 100% danois qui opposera Pia Jeppesen, qu’on avait peu vue jusque-là, et Gus Hansen, plus vaillant que jamais. Et s’il venait chercher ici ce qu’il n’a pas trouvé à Las Vegas ?


Une Nations Cup très foot

Les Danois se rattraperont peut-être dans l’Open de leur faillite dans la Nations Cup. Faillite généralisée d’ailleurs chez les Nordiques. Super pronostic, une fois de plus, de Francky le visionnaire. Trois nations scandinaves en quart de finale, aucune en finale. L’Italie a battu la Norvège. L’Allemagne la Suède. Italie-Allemagne en finale, ça ressemble à tout sauf à une rencontre de backgammon. Dimanche, la finale aura des grands airs de classico du ballon rond. Peut-être un jour sera-t-on là, nous aussi. Ils sont donc battables tous ces grands gaillards du Nord. La vieille Europe, la vraie, a son mot à dire et ses valeurs à défendre. Dieu sait qu’au foot on les aime bien peu nos meilleurs ennemis italiens et allemands mais là, on est sacrément contents pour eux. Avec ces satanés Danois, ils constituent les deux délégations les plus fidèles au PartoucheGammon Tour. Ce n’est qu’agréable justice de les voir là. J’attends avec impatience de suivre leurs hostilités dominicales (c’est beau ça « hostilités dominicales », non ?). Bon allez, je deviens lyrique, c’est que je suis vraiment crevé. Au lit bébé. Allez, à demain…

Franck STEPLER