Peut-être dans un instant serai-je un peu dépité. Alors je commence par la très très bonne nouvelle du jour : il y avait sur la ligne de départ 155 joueurs. 155, c’est un de plus qu’à Copenhague. 124 à Londres, c’était un bon début pour les World Series of Backgammon. 154 au Danemark, c’était formidable. 155 ici, c’est merveilleux. Avant même de débarquer à Cannes, on s’y attendait. Devant l’affluence au warm-up, on ne doutait plus trop. Mais la confirmation est belle. Alors on peut dire ce qu’on veut. Qu’une minute trente par point seulement à la pendule c’est peu. Que ceci ou que cela. La preuve par trois est faite : la formule fonctionne. Elle plait. Et c’est tant mieux. Un point d’orgue pour les WSOB et une sacrée étape pour le PartoucheGammon Tour. Ca c’est pour le décor et pour la satisfaction générale. Après il y a le particulier. Les satisfactions, les dépits et même les dégoûts. Dégoûté comme Olivier Décultot qui ne se sort toujours pas de ses deux années de poisse. Dépité comme moi qui perds encore un match de premier tour en y dominant les parties les unes après les autres avant de me retrouver les quatre fers en l’air. Plus de vingt coups sans tirer un six qui m’assure quasiment le gammon tandis que mon adversaire en a besoin de trois et qu’il les réalise en moins de huit coups, sans quasiment jamais démonter son board, ça finit par défier les plus basiques lois des probabilités. Mené 8-0 alors que je dois être devant, ça use. Je ne reviendrai qu’à 12-10 avant de perdre le dernier point.
Le champion du Monde a disparu
Pourquoi ne suis-je pas capable de faire ce que d’autres parviennent à réaliser ? Mon ami Olivier Lafon était au bord de la pendaison. Mené 10-0, il avait déjà noué sa corde. Mais il est remonté et s’est finalement imposé. Puis il a enchaîné une deuxième victoire. Et puis une troisième. Il y en a pour qui Cannes ressemble à Monaco et d’autres non. Pour certains c’est dans le bon sens. Pour d’autres non. Pour les finalistes, c’est deux fois non. C’est presque un événement concernant Mario Sequeira tant le Portugais marche sur l’eau cette année. Finaliste du championnat du Monde dimanche dernier, il a été sorti dès l’entame par Antoinette Williams. Quant à Lars Trabolt, son vainqueur en Principauté, il a lui aussi disparu, même si ce ne fut qu’au deuxième tour. De nombreuses grosses têtes du PGT ont d’ailleurs chuté dès la première journée. En revanche, Gus Hansen, l’ambassadeur des WSOB, a très bien assimilé le décalage horaire. A peine débarqué des World Series of Poker de Las Vegas, il a enchaîné deux victoires et sera présent le deuxième jour.
Déjà en seizièmes
Arnaud Mattern a semble-t-il moins bien récupéré de son marathon de poker. Eliminé avec l’équipe de France dès le premier tour de la Nations Cup, il n’aura pas fait mieux dans l’open. Ses deux coéquipiers, en revanche, sont passés. Alain Babillon et Yomi Peretz sont qualifiés. Marc Santo-Roman et Pierre Semour aussi. Parmi ceux qui rejoignent les seizièmes de finale, on citera en vrac, dans le désordre et sans préséance : Pia Jeppesen Danemark, Ed O’Laughlin Etats-Unis, Götz Hildsberg et Volker Sonnabend Allemagne, Raj Jansari Angleterre ou Fabrizio Lo Surdo. J’en ai choisi quelques-uns et je me suis peut-être trompé. Je ne peux pas citer ici la longue liste des 32 joueurs encore en course. Et comme ça arrive parfois, c’est un joueur que j’ai délaissé pendant les premiers jours qui va au bout. Je mériterai alors un coup de règle en fer sur les doigts. On verra bien dimanche.
Les Nordiques toujours là
Dans la Nations Cup, on a démarré les quarts de finale. Une première nation nordique est passée. Il s’agit de la Norvège qui a disposé du Japon. Mais les hommes (et les femmes) du grand nord ne réaliseront pas la passe de trois. Suède et Danemark sont opposés. Un seul rejoindra la Norvège. Mais nous sommes dans deux demi-tableaux différents et une finale toute scandinave n’est pas impossible. Pour le vainqueur de Danemark-Suède, il faudra d’abord passer l’obstacle allemand. Pour la Norvège, ce sera la Suisse ou l’Italie, on saura ça vendredi soir. Et voilà pour aujourd’hui. Ah non, Danemark-Suède s’achève à l’instant et la Nations Cup nous offrira un vainqueur inédit puisque les grands favoris danois viennent de tomber face à la Suède. Le gobelet suédois fait des merveilles depuis le début. Ca semble continuer… Autant de matches et rien de plus flamboyant à vous raconter ? Ca arrive parfois. Certainement des petites choses incroyables se sont-elles déroulées ici ou là. Mais je ne les ai pas vues. C’est le charme de ce rendez-vous. Je vous raconte ce que j’ai vu ou entendu. Et certains jours, je vois peu et je n’entends rien. On fera mieux demain. J’espère. Allez, à demain…
Franck STEPLER