Un message personnel pour commencer : Meryl est formidable. Qui est Meryl ? Une jolie brune, membre de l’équipe d’organisation du PartoucheGammon Tour. Chaque matin, elle se plaint auprès de moi de ne pas voir figurer son nom dans cette chronique. Ca y est, c’est fait. Contente ? T’as intérêt parce que je referai pas ça tous les jours. Des jolies femmes, il y en a quelques unes dans la salle. Et ce samedi leur était dédié. C’était jour de tournoi des dames. Elles devaient se lever tôt pour démarrer à quatorze heures (autant dire aux aurores pour un joueur ou, en l’occurrence, une joueuse de backgammon). Elles étaient pourtant vingt à se présenter. Cécile Wolf a porté haut les couleurs françaises. Jusqu’en finale. Elle n’a été stoppée là que par une incontournable : une Danoise. Elle s’appelle Pernille et est la compagne d’un joueur bien connu du circuit. Elle sera parée dimanche soir des jolis bijoux destinés à la plus brillante représentante de la gent féminine cannoise.
Un Américain en finale
Les Danois font, une fois de plus, mieux que figurer. Pernille risque de ne pas être la seule à recevoir un grand trophée. Petit ou grand, ils vont en glaner quelques-uns. Dans le main déjà, où Gus Hansen est toujours là. La star du poker, ancien du backgammon, est revenue cette année à ses premières amours en tant qu’ambassadeur des World Series of Backgammon. Mais ses résultats, dans les deux premières épreuves de Londres et de Copenhague, l’ont tenu éloigné des sommets. Le revoilà ici parmi l’élite. En quart de finale, il a disposé de sa compatriote Pia Jeppesen. Il rencontrera en demi-finale l’Anglais Nicky Check. L’autre finaliste est déjà connu. Il est américain. Robert Koca est considéré aux Etats-Unis comme un joueur très solide. On le connaît peu ici mais à partir de ce week-end, on se souviendra de son nom. Côté français, c’est Marc Santo-Roman qui a réalisé la meilleure performance, ne perdant qu’en demi-finale contre le Suédois Robert Lindbom. Et le Toulousain peut s’en vouloir. Après avoir sauvé la partie de crawford, encore assez loin du but, il s’est emmêlé les crayons, oubliant l’existence du videau un peu trop longtemps, avant de s’imaginer à quatre points du but alors qu’il lui en restait cinq à marquer. Alors qu’il croyait avoir gagné, il n’était qu’à 12-12. Et il perdra le dernier point.
Santo et Babillon pour une place en finale
Heureusement, la consolation progressive lui a permis d’entrer assez loin dans le tableau de repêchage. Et de se qualifier pour les demi-finales. Il tient son trophée et son chèque. Un Français sera en finale puisqu’il affrontera Alain Babillon qui réalise, lui aussi, un formidable tournoi. Dans l’autre demi-tableau c’est clair et net : quatre joueurs, quatre Danois. Quelle armada ! Simonsen, Nielsen, Bredahl, Dogan. Les deux premiers s’affronteront dimanche pour une place en demi-finale. Des deux derniers, c’est Bredahl qui est sorti vainqueur. Mais je vous assure que l’impression visuelle est étonnante. Sur le circuit WSOB, nous bénéficions de tableaux électroniques visibles de grands écrans plasma. Et devant le nom de chaque joueur figure le drapeau de son pays. Du rouge avec une croix blanche, on ne voit que ça. Mais quand donc sera-t-on capable, ailleurs, de développer une telle école de backgammon. Je vous assure que ça rend jaloux. Dès que vous croisez la route d’un Danois, vous savez que vous rencontrez un joueur solide. Pas forcément un génie. Juste un joueur très solide qui commettra peu d’erreurs et vous donnera du fil à retordre. Un seul petit truc si vous en rencontrez un : ils détestent passer un cube. Il faut vraiment qu’ils soient à la rue pour vous abandonner un point. Tenez-le vous pour dit.
L’Allemagne s’adjuge la Nations Cup
Les Danois ont donc leur drapeau partout sauf sur le podium de la Nations Cup. Ils ont abandonné leur titre à l’Allemagne. Hildsberg-Braconi : 7-2. Et un premier point. Plentz-Lo Surdo : 7-5. Et c’est fini. On ne disputera même pas le double. Pour Goetz Hildsberg, c’est comme pour les Danois, lorsqu’il n’est pas présent dans un tableau, il est dans un autre. L’Open lui a échappé, il s’est rattrapé sur la compétition par équipe. Aucun pays n’a pour l’instant réussi le doublé. La Nations Cup nous a, chaque année, offert un nouveau vainqueur. C’est la Suède qui accroche la troisième place en disposant de la Norvège. Rideau sur la Nations Cup. Mais le monde du backgammon ne s’arrête jamais de tourner. Lorsque les volets se ferment sur un événement, ils s’ouvrent sur un autre. Et le double a fait le plein. Un très beau tableau de 32 équipes et encore, il a fallu refuser du monde. Je passe sur la nouvelle remontée du bout du monde que j’ai réalisée avec Serge Dahan avant d’échouer au poteau parce que ça fait trois fois en trois jours et que c’est un peu lassant, pour vous comme pour moi. Une équipe française s’est hissée en demi-finale et ce n’était pas la plus attendue : José Rodriguez et Claude Lambert iront chercher la gagne. Après son quart de finale de consolation à Monaco, José réalise une sacrée tournée estivale. Tout comme Amélie Viennois, dans la division inférieure. Après avoir enlevé le last chance du tournoi débutant à Monaco, elle s’est qualifiée ici pour la finale de la consolation intermédiaire. Bravo à la future maman. Bon, c’est l’heure du poker. Je file. Allez, à demain…
Franck STEPLER