samedi 20 septembre 2008

UNE DEROUTE FRANCAISE

Bonjour tout le monde et une petite pensée pour les absents, tous ces habitués du PartoucheGammon Tour qui ne sont pas avec nous ce week-end pour des raisons diverses et variées. Finalement, nous sommes 42 joueurs. Avec tous ces débutants qui ont disputé le warm-up, on ne savait pas trop combien joueraient finalement le tournoi. On a la réponse. Et elle est plutôt satisfaisante pour cette première édition qui partait un peu dans l’inconnu. Heureusement d’ailleurs qu’il y a des satisfactions parce qu’il y a aussi de sacrées déceptions, à commencer par le comportement de la délégation française. Je ne parle pas là du comportement humainement charmant de mes petits camarades parisiens, cannois ou normands. Non, je parle là de comportement technique, de manipulation de gobelet, de déplacement de pions, de stratégie backgammonistique, de génie stratégique, bref de performance… Le constat est extrêmement décevant de ce côté-là : c’est l’une des plus mémorables déroutes de la jeune histoire du PGT. Pour résumer avant quelques détails : pas un seul des nôtres n’a été foutu de passer le deuxième tour !


Manouck met Gagua KO

Une fois qu’on a dit ça, il faut ajouter une précision. Avec 42 joueurs au départ, il y avait 11 places de rachat disponibles au second tour. Et quelques-uns des Français prématurément éliminés en ont profité pour revenir dans le tableau. De ceux-là, deux ont passé l’obstacle et atteint le troisième tour : l’inévitable Thierry Manouck et le p’tit Francky. Après diner, je suis passé à la trappe face à l’Allemand Uli Koch, qui m’a sorti du gobelet des trucs que j’aurais préféré ne jamais voir se poser sur le board. C’est comme ça cette saison, les deux dés qui roulent avant de se poser là où on le leur avait demandé sortent plus souvent du cornet adverse que du mien. Ca tournera forcément… Thierry lui est passé en quart de finale. Et avec la manière. Mené 10-0 par le Georgien Nodar Gagua, il lui a ensuite aligné 15 points jusqu’au serrage de main. Il fallait voir le pauvre Nodar, les yeux perdus dans le vague pendant un bon quart d’heure, seul sur sa chaise, prostré comme un boxeur KO, après la défaite. Je sens que la nuit a du être agitée…


Les Français fâchés avec les DMP

Côté français encore, je voudrais avoir une petite pensée pour notre souffre-douleur préféré. Le pauvre Guil Drai a perdu 13-12 au premier tour avant de se racheter et de s’incliner cette fois 15-14. Perdre deux fois comme ça en quelques heures, c’est dur. Heureusement, il a ensuite gagné ses deux premiers matches de consolation (contre une championne de France de backgammon, Miki Suzuki, puis un champion de France d’échecs, Marc Santo-Roman) et a pu aller se coucher un peu remis de ses émotions. Juste avant diner, François Coignard et Frédéric Andrieu avaient eux aussi sauté à Double Match Point. Ce n’était vraiment pas notre jour… C’était en revanche celui de Fabrizio Lo Surdo. L’Italien a besoin de points pour rejoindre la Grande Finale. Il fait partie de ceux qui se trouvent dans la zone critique. Et lui, les DMP, il sait les jouer. Après Guil, il a sorti Ed O’Laughlin de la même façon, après avoir été mené 14-9. Il ne tremble pas, toujours stoïque devant le board et en plus, il a souvent le gobelet solide. Bref, genre injouable dans ces situations-là. Luca Surmeyan est lui aussi, comme quelques-uns d’entre nous, en quête de ses derniers gros points et il les amasse. Il est en quart. Des quarts de finale qui opposeront donc l’Autrichien Luca Surmeyan à Thierry Manouck, l’Italien Pier-Giorgio d’Ancona à l’omniprésent Portugais Mario Sequeira, Fabrizio Lo Surdo à Uli Koch, et enfin les deux Allemands Andreas Humke et Frank Brinkmann.


Un gros effort de maladresse

On ne le dira jamais assez, il y a vraiment des moments où la poisse se colle à la semelle de vos pompes et ne veut plus rien lâcher. Ca peut durer quelques mois ou juste le temps de quelques parties. Ed O’Laughlin, qui domine le classement du PGT, aurait du retrouver son partenaire de double, Uli Koch, en quart de finale. Il lui a alors fallu accumuler de la guigne sur la guigne pour passer à la trappe. Dans le match de consolation Décultot-Jacobowitz, ça a été du chacun son tour, ce qui arrive aussi : 8-0 pour Olivier (on joue en 9), retour à 8 partout et on va jouer un DMP. « Il avait gagné à 98% », me raconte Olivier après une victoire inespérée. Et comme le font souvent les joueurs en pareil cas, il m’emmène sur un board pour me détailler la partie. Je dois reconnaître que pour perdre ça, il fallait vraiment que Jan fasse un gros effort de maladresse. Mais à ce jeu, et c’est bien là notre force, on est capable de touts les exploits. Dans tous les sens. Et même les pieds au mur ! Allez, à demain…

Franck STEPLER